Les étudiants reprennent le chemin de l’université le 02 novembre prochain en Guinée. Les responsables des institutions d’enseignement supérieur concernés s’activent pour régler les derniers détails avant le jour j. A l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry (UGANC), la plus importante du pays, les responsables disent être à pied d’œuvre pour une bonne reprise des cours. L’habituelle pléthore dans les amphithéâtres ne sera qu’un souvenir pour les étudiants. C’est ce qu’a appris un reporter que Guineematin.com a dépêché sur place dans la journée d’hier, mardi 18 octobre 2022.
Construite depuis 1962 grâce au partenariat entre l’Etat guinéen et l’Union Soviétique (actuelle Fédération de Russie), l’UGANC est constituée de deux facultés (Faculté de Médecine et Pharmacie, et la Faculté des Sciences), d’un Institut Polytechnique et d’un centre informatique. Environ 7000 étudiants y sont formés chaque année, apprend-on.
Balaya Sangaré, Directeur de la scolarité de l’UGANC, est revenu sur les innovations de cette nouvelle année universitaire. « Les innovations de cette année par rapport aux années précédentes, vu l’effectif qui nous a été envoyé, nous envisageons d’inscrire nos nouveaux étudiants en ligne. Toute chose qui va faciliter notre travail et celui des étudiants. Déjà que ce n’est pas une première fois dans le cadre de l’enseignement supérieur, depuis la naissance de Gupol, les étudiants se sont familiarisés avec ce format. Par contre, ceux qui ne disposent pas d’outils leur permettant de s’inscrire en ligne peuvent venir le faire ici directement… Tout en respectant le calendrier universitaire ».
Par rapport à certains assistants des enseignants qui ne sont détenteurs que de licence, alors que le minimum requis reste le Master pour donner cours dans une classe de niveau licence, monsieur Sangaré trouve l’acte anormal mais pense que le contexte ne permet pas de faire autrement. « Il est vrai que le principe et les règles doivent être respectés à la lettre, mais pédagogiquement parlant, cela permet aux jeunes de consolider leurs connaissances et d’acquérir de l’expérience. Le manque à gagner demeure pour les étudiants, mais ces gens n’enseignent pas à un niveau aussi élevé de la licence, vous allez voir que c’est dès la licence 1 », a-t-il précisé.
En Guinée, les universités publiques sont réputées être pléthoriques avec toutes les conséquences que cela entraîne. Mais, Balaya Sangaré rassure que l’UGANC pourraient ne pas en souffrir cette année. « Cette année, il n’y aura pas beaucoup de problèmes par rapport à l’effectif. Depuis l’année dernière, nous avons pris des dispositions contre la pléthore. Le vice-rectorat a œuvré à faire éclater l’important nombre d’étudiants pour les réduire en de petits groupes pédagogiques qui a permis de tenir des cours dans un environnement répondant aux normes ».
Par ailleurs, l’année universitaire dernière avait été marquée par des manifestations des étudiants réclamant notamment leurs bourses qui tardaient à leur être données. Monsieur Sangaré rappelle que ce retard était plus lié à l’Etat, qui tardait à débloquer les fonds, qu’à l’Université qui s’exécute dès réception de l’argent. « Il faut rappeler que les pécules sont payés trimestriellement. Nous, à notre niveau, dès que nous rentrons en possession de ces bourses, le lendemain on peut déjà les rendre aux ayant-droit. Là, nous avons tout un fichier de gestion nous permettant de traiter ces fonds de façon rapide et fiable. Au niveau de la tutelle, je ne maîtrise pas trop, parce qu’il y’a plusieurs universités publiques, mais dès que nous, nous recevons, nous exécutons », soutient-il.
Enfin, monsieur Sangaré dit que l’administration de Gamal met tout en œuvre pour que leurs meilleurs enseignants et étudiants puissent bénéficier des bourses d’études dans les universités partenaires qu’ils s’investissent à élargir. « L’UGANC tisse beaucoup de relations à travers notre service des relations extérieures. Récemment même, le recteur, avec le vice-recteur, a effectué un déplacement à Tunis pour renforcer les liens de partenariat avec l’Université de Tunis. Aussi, avec le projet de mobilité internationale qui s’est tenue à Paris, à la Sorbonne, notre Université a été conviée et a été représentée par quatre cadres, dont moi. Là aussi, ce sont des coopérations qui vont en droite ligne avec l’échange et le transfert des compétences entre les universités, parce que l’objectif de l’administration c’est de permettre à nos enseignants et étudiants de bénéficier de bourses leur permettant d’acquérir plus de savoir et de savoir-faire », a lancé notre interlocuteur.
Saidou Toulet Diallo pour Guineematin.com
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