À l’instar des autres pays du monde, la Guinée a célébré la journée mondiale des enseignants, jeudi dernier, 05 octobre 2023. L’occasion est mise à profit pour sensibiliser sur l’importance et le rôle des enseignants dans le système éducatif. Des enseignants de Conakry, interrogés par un reporter de Guineematin.com à ce sujet, ont expliqué leur passion pour le métier d’enseignant. Ils appellent toutefois les autorités de la transition à améliorer leurs conditions de vie de travail.
Pour Clément Kilimé Camara, instituteur à l’école primaire de Kipé 2, dans la commune de Ratoma, être riche c’est posséder le savoir. « C’est un sentiment de joie pour moi et de satisfaction. Je suis venu dans l’enseignement par conviction, c’est un métier noble. Depuis que j’ai commencé, c’est vrai qu’il y a des difficultés, mais puisque j’ai opté pour ce métier, je me donne à fond. J’ai commencé l’enseignement en 2007, ce n’est pas chose facile. Je dirais aussi qu’enseigner c’est facile, il suffit de se donner. Le savoir s’acquiert au jour le jour. Être enseignant ne correspond pas à la pauvreté, c’est un homme riche par le savoir. Quiconque se forme n’est pas dans la pauvreté. Quand je suis avec les enfants, c’est une fête pour moi. Je fête à ma manière avec les enfants dans les quatre murs », a-t-il indiqué.
Pour sa part, Mame Diallo Assiatou, institutrice, dit qu’elle aurait aimé fêter cette journée avec plus d’enthousiasme. « Je suis enseignante depuis 2005, c’est un métier que j’ai héritée de mon papa, j’ai aimé petit-à-petit jusqu’à ce que c’est devenu ma passion. Il n’y a pas mal de difficultés que nous rencontrons, mais il suffit d’aimer, d’être pédagogue et d’avoir la volonté. C’est une journée qu’on aurait aimé fêter ; malheureusement ce n’est pas le cas, mais je suis là, c’est mon métier. Avec la conjoncture actuelle, enseigner n’est pas facile, tu n’es pas tranquille financièrement. Il faut juste assumer et travailler », a-t-elle laissé entendre.
Selon Jérémie Koulémou, professeur d’Anglais au lycée Djibril Tamsir Niane, enseigner la langue de Shakespeare n’a pas été facile. « C’est une journée qui met en exergue les enseignants dans leur dynamisme. J’ai commencé à enseigner depuis 2005, c’est un sentiment de joie pour moi, je me suis dit que quand tu sais quelque chose, il faut se donner à fond et partager le peu que tu as. Enseigner, ce n’est pas facile et il n’est pas donné à tout le monde. Ce n’est pas une question de volonté, c’est plutôt la capacité. Alors ma motivation, c’est surtout outiller la jeunesse à devenir lumière de la nation, cela ne peut pas aller sans difficultés, surtout nous les professeurs de langues. Au début, la langue anglaise n’était pas considérée, il a fallu des sensibilisations et les réalités de la vie. Maintenant, petit-à-petit, nous voyons que ce volet est en train d’être surmonté », a-t-il dit.
De son côté, Mamadou Saidou Diallo, professeur de Chimie au collège Kipé, appelle l’État à rehausser les salaires des enseignants. « C’est une journée de satisfaction pour moi. Nous sommes là pour rendre service à la nation, encadrer la future génération puisqu’ils sont la relève. Je suis venu dans l’enseignement depuis 2018. Puisque je n’avais pas eu mon premier emploi, je suis venu vers mes professeurs qui m’ont enseigné et par la suite on m’a guidé. C’est comme ça que je me suis lancé. On peut dire que ce n’est pas facile. Vous savez, chaque élève n’a pas le même niveau de compréhension, il faut faire en sorte que tout le monde soit au même niveau, c’est la pédagogie. L’enseignement, c’est un métier noble. Du point de vue salarial, ça n’encourage pas les autres. Ce que je peux dire au gouvernement, c’est d’améliorer la vie des enseignants. Si vous entendez un ministre, un président, c’est parce qu’il y a eu un enseignant qui l’a encadré. Donc, il faut rehausser le niveau des salaires, surtout la prise en charge, les logements sociaux. Là, tu pourras au moins économiser ton salaire », a fait savoir monsieur Diallo.
Ismaël Diallo pour Guineematin.com
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