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Conakry : l’école primaire publique « Mamadou Tamadou » abandonnée, les parents d’élèves interpellent les autorités

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Depuis plus de deux ans, l’école primaire publique Mamadou Tamadou, située à Hamdallaye 2 (dans la commune de Ratoma) reste abandonnée. Une situation qui met en péril la sécurité et l’avenir scolaire des enfants du quartier. Des enfants qui sont contraints de se rendre à l’école primaire Dar-es-Salam en traversant la route Le Prince.

Intérieur de l’école primaire publique Mamadou Tamadou

Interrogés par un reporter de Guineematin.com ce vendredi, 29 novembre 2024, des parents d’élèves de la zone ont exprimé leur frustration face à cette situation alarmante. Ils assurent que cette école est devenue le nid de bandits et de prostitution.

Moussa Touré, parent d’élève

« L’État a payé cette école pour nous, parce que depuis plus de 40 à 50 ans, nous n’avions pas d’école ici. Nous avons poussé le gouvernement à financer cette école pour que nous puissions y envoyer nos enfants. Il y a eu beaucoup de ministres qui sont passés ici, mais ils n’ont rien pu faire. Le DCE, Kourouma qui est décédé, s’est battu pour que l’école soit construite, mais cela n’a pas abouti. L’école est restée comme ça. Les bandits avaient commencé à entrer ici pour violer des femmes. Nous, les habitants du quartier, nous nous sommes unis, moi et le gardien, pour amener les enfants du quartier et leur donner quelques chambres pour sécuriser les lieux. Nous avons sécurisé l’école jusqu’à aujourd’hui, mais personne n’est venu nous aider à la reconstruire. Cela fait plus de 2 ans qu’il n’y a pas eu de cours ici. Les enfants vont à Dar-es-Salam, mais chaque semaine, il y a des accidents, car beaucoup d’enfants qui étudiaient ici viennent de Kakimbo, Hamdallaye 1 et doivent traverser la route pour se rendre à Dar-es-Salam. Vous savez, c’est grave. Parfois, en emmenant mes enfants à l’école, je perds mon temps jusqu’à 9h pour les faire traverser. Les enfants sont assis là-bas à 4 ou 5 dans des salles bondées. Si vous voyez que les enfants se lèvent pour manifester, c’est parce qu’à Hamdallaye, il n’y a rien qui a été fait pour la jeunesse. Nous, à Hamdallaye, nous ne connaissons ni maison de la jeunesse, ni école du gouvernement. Là où l’État a payé pour nous, c’est abandonné. Le vent a arraché toutes les tôles, c’est le gardien et nous, les jeunes, qui avons pu ramasser les tôles. Vous pouvez entrer et voir dans les salles de classe si quelqu’un peut y étudier. Ce que je demande au Président, c’est de nous aider, nous qui vivons à Hamdallaye 2, à obtenir une école et une maison de la jeunesse pour éloigner la jeunesse de la route. Si vous voyez qu’il y a des grèves dans le coin, c’est parce qu’il n’y a pas de terrain de football, pas de lieu où se rassembler. Si nous avions une école ici, une maison de la jeunesse, tous les enfants seraient scolarisés. Mais les gens sont fâchés, il n’y a pas d’endroit où jouer, où étudier. Imaginez, il y a plus de 30 écoles privées ici à Hamdallaye, mais il n’y a pas une école publique. Nous demandons à Mamadi Doumbouya et au maire de la commune de nous aider à terminer l’école Mamadou Tamadou », a dit Moussa Touré, citoyen de Hamdallaye 2 et parent d’élèves.

De son côté, Mamadou Hassimiou Diallo, vendeur de matelas et parent d’élèves, a souligné l’impact négatif de la fermeture de l’école sur les familles du quartier.

 

Mamadou Hassimiou Diallo, parent d’élève

« Nous sommes à Hamdallaye Prince, dans l’école Mamadou Tamadou, et nous ne savons même pas pourquoi l’école est fermée. Le quartier ici n’a pas d’école publique. Lorsque l’école était ouverte, elle aidait beaucoup de parents d’élèves, surtout ceux venant de Kakimbo, car cela évitait à leurs enfants de traverser la route. Les accidents nous fatiguent beaucoup depuis la fermeture de l’école. Nous demandons aux autorités de nous aider à récupérer cette école et à la remettre dans son état normal, car cela nous fatigue énormément. Les jours précédents, il y a eu de gros problèmes ici, jusqu’à ce que certaines personnes soient envoyées en prison. Mais Dieu merci, la situation a été réglée. Les enfants avaient pris l’habitude de se regrouper ici, de faire des bêtises et d’appeler les filles, mais heureusement, tout ça a été résolu. Actuellement, certains enfants étudient à Ratoma, d’autres à Dar-es-Salam. Donc, nous sollicitons de l’aide pour rénover cette école publique », a-t-il indiqué.

À noter que, sur instruction de Monsieur le DCE de Ratoma, les responsables de l’école primaire Dar-es-Salam n’ont pas accepté de se prêter à nos questions ni nous permettre de prendre des images sur la situation des élèves en classe. Néanmoins, le DCE de Ratoma, Christophe Lamine Kadouno, a accepté de nous recevoir et a déclaré que des dispositions sont en train d’être prises et qu’il est prévu un bâtiment à étage (R+2) pour la reconstruction de l’école primaire Mamadou Tamadou. En attendant, les enfants continuent de risquer leur vie chaque jour sur la route pour rejoindre leurs classes.

 

Ecole primaire publique Mamadou Tamadou

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél : 624 69 33 33

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