Le mois de Ramadan est marqué par des difficultés énormes pour les étudiants de l’université de Labé. Ce moment de spiritualité et de dévotion intense est durement ressenti par ces apprenants. C’est dans ce sens qu’ils lancent un cri de détresse et alertent les bonnes volontés, ainsi que les autorités à tous les niveaux pour leur venir en aide afin de traverser ce moment de pénitence, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Labé.
Les moments sont difficiles pour les étudiants de l’université de Labé, installés dans les dortoirs de cette institution d’enseignement supérieur, surtout en ce mois de Ramadan. Réunis en association, ces étudiants sollicitent de l’assistance pour leur faciliter cette pratique religieuse (le jeûne). Oumar Guissey, le président du comité interstructurel et associations des étudiants de Labé, décrit le quotidien de ses amis.
« Nous traversons des moments difficiles dans le campus, surtout en ce mois saint de Ramadan. Il y a un manque criard d’eau potable. Et dans les endroits où on peut trouver cette eau, c’est en quantité insuffisante. Et nous sommes obligés d’aller à plus d’un kilomètre pour chercher de l’eau. Vous verrez une trentaine d’étudiants sans aucune toilette. Au-delà, la situation économique n’est pas favorable à nous. C’est pourquoi, le plus souvent, vous remarquerez que nous sommes obligés de nous promener par-ci par-là auprès de la communauté qui, heureusement, nous accepte, pour pouvoir rompre notre journée de jeûne. C’est vraiment des moments difficiles pour nous. Il y en a certains parmi nous, vu le manque de moyen financier, après la rupture collective, ils sont privés de nourriture jusqu’au lendemain à la même heure et au même moment. C’est pourquoi, nous sollicitons auprès des bonnes volontés, ainsi que les autorités de nous assister en ces moments difficiles de notre vie estudiantine », a dit cet étudiant en informatique, licence 3.
Abondant dans le même sens, Mariama Ciré Bah, assure que la vie des étudiants est “pire” pendant ce mois saint de Ramadan.
« De façon générale, la vie au campus n’est pas facile. Mais pendant le Ramadan, la situation est pire. Nous suivons des cours intenses à l’université tous les jours, et du matin jusqu’au soir. Avec ce rythme, c’est le Ramadan qui vient s’ajouter et compliquer davantage notre quotidien. Au centre, c’est-à-dire à Hafia, les choses sont plus chères pendant le Ramadan. Parfois, les étudiants cotisent pour faire face à ce dur moment. Mais, malgré tout, on ressent de la précarité. La plupart d’entre nous sont originaires d’autres préfectures et n’ont aucun parent ici. Donc, la situation est plus que préoccupante, mais on s’accroche malgré tout pour surmonter ces difficultés. Toutefois, si nous obtenons de l’aide pour pouvoir franchir cette période, cette assistance sera la bienvenue. Car tous les cadres qui sont aujourd’hui dans des bureaux climatisés sont passés par là. Qu’ils pensent à nous, car nous sommes la relève de demain. Aux autres citoyens, chacun d’entre eux a un parent direct ou indirect qui se trouve dans cette situation dans les universités », a rappelé l’étudiante.
Pour surmonter ces difficultés et faire face aux défis du moment, cet autre étudiant, Ibrahima Diallo, a installé une petite table où il revend divers articles et autres produits auxquels ses collègues auront souvent besoin, surtout pendant le Ramadan.
« J’ai initié ce petit commerce pour soulager mes collègues d’une part, et subvenir à mes besoins d’autre part. Parce que pour nous qui sommes dans les dortoirs de l’université, il nous faut parcourir plus d’un kilomètre pour acheter même un bonbon. Ici, même si ma table n’est pas bien garnie où on peut trouver tout ce dont on peut avoir besoin, mais laissez-moi vous dire, qu’il y en a beaucoup quand même. La situation n’est pas facile ici, c’est le sauve qui peut. Il y a certains étudiants qui se retrouvent dans des situations inconfortables. Et c’est très difficile, voire impossible pour eux d’avoir du crédit au centre-ville de Hafia auprès des commerçants. Car, ils ne les connaissent pas. Donc, c’est ici qu’ils (étudiants) viennent pour prendre des crédits jusqu’au moment où ils entrent en possession de leur bourse d’entretien. Et pour éviter toute polémique ou incompréhension, j’ai ouvert un cahier où j’ai mentionné leur adresse complète. Tout ça, c’est pour faciliter les choses. Car, ici nous sommes en famille, où toute la Guinée est représentée », a expliqué cet étudiant en langue arabe.
A rappelé que l’université de Labé est située dans la sous-préfecture de Hafia, à 22 kilomètres du chef-lieu de la préfecture de Labé.
De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com
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