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N’zérékoré : un secteur éducatif en souffrance à Koropara

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Dans la commune rurale de Koropara, localité située à environ 85 km du chef-lieu de la préfecture de N’Zérékoré, enseignants, élèves et parents d’élèves se trouvent confrontés à d’énormes difficultés qui minent le secteur éducatif dans cette zone. Le manque d’enseignants titulaires et de tables-bancs, des difficultés de paiement des primes des enseignants contractuels, la pléthore des élèves, la vétusté des bâtiments et salles de classe sont en grande partie les maux qui coulent le secteur éducatif. Des acteurs de l’éducation interrogés par Guineematin.com mercredi dernier ont exposé ces difficultés auxquelles ils sont confrontés.

Foromo Sylvano Maomou, enseignant contractuel chargé de classe CM2 à l’école primaire de Koropara

« A l’école primaire de Koropara centre, créée depuis 1956, on distingue neuf (9) salles de classe réparties en groupes pédagogiques de CP, CE, CM. Mais en majorité, les enseignants sont des contractuels, sinon que trois (3) titulaires, y compris le directeur. Dans la plupart des classes, les enseignants sont dans des difficultés parce qu’il y a une pléthore. Dans certaines classes, les élèves sont assis trois (3) ou quatre (4) par banc. Ce qui peut les empêcher des fois de bien écrire les résumés ou la bonne compréhension des leçons. En CE1 A et CE1 B, on peut trouver 85 à 86 élèves dans chaque classe. Là, les enfants ont des difficultés d’écrire correctement. Même l’encadrement devient difficile pour ces maîtres. Il y a plusieurs années que la communauté a la charge des contractuels, et cela pèse beaucoup sur la population. Ces primes, nous les recevons à temps. Sauf que par moment il y a quelques difficultés qui font qu’il y a des retards dans le paiement. Il y a des problèmes d’infrastructure qui se posent. Le premier bâtiment est complètement dans un état délabré. Le problème de table-banc se pose également dans certaines classes. Les difficultés du logement des enseignants se posent également. Aujourd’hui, tout mon souhait et mon appel à l’Etat, c’est de chercher à engager les contractuels pour atténuer la grande charge de la communauté, c’est surtout l’un des problèmes majeurs qui pèse », a plaidé Foromo Sylvano Maomou, enseignant contractuel à l’école primaire de Koropara-centre.

Abondant dans le même sens, Foromo Tokpa Kpoulomou, enseignant contractuel chargé des cours de mathématiques au collège de Koropara, déplore l’état de délabrement des bâtiments.

Foromo Tokpa Kpoulomou, enseignant contractuel et professeur de mathématiques au collège de Koropara

« Principalement, le collège de Koropara comprend trois (3) bâtiments, qui représentent toutes les classes du secondaire. Ces bâtiments, construits depuis la première République par les citoyens de cette localité, ne sont plus en bon état. Ils sont complètement délabrés. Dans les salles de classe, il y a un déficit important de tables-bancs. Et le peu qui est là, il faut qu’à chaque année qu’on cherche un menuisier pour les réparer. Vu la distance, l’état des bâtiments, les conditions d’apprentissage et surtout les charges que les parents ont pour s’occuper des contractuels, cela constitue l’un des facteurs qui fait fuir ou qui empêche beaucoup d’élèves à étudier. Tout ceci empêche les enfants de venir à l’école. Au début de l’année, les élèves peuvent être environ 400 à 500. Mais vers la fin d’année, on peut compter 150 élèves seulement pour tout l’établissement. Le personnel enseignant du collège comprend dix professeurs dont trois titulaires et sept contractuels. De ces trois titulaires, le premier est le chef d’établissement, l’un dispense les cours d’anglais et l’autre enseigne la Biologie. Comme nous le savons tous, tous les enseignants contractuels sont à la charge de la communauté. Sur ce point, nous pouvons quand même reconnaître l’effort de la communauté à prendre en charge ces contractuels, même si la rémunération n’est pas ce qu’on pense. La communauté le fait ainsi pour nous encourager. Même avec les clauses de contrat, (…) il arrive à des moments où cette communauté est confrontée à des difficultés pour nous payer… Au vu de toutes ces réalités, je demande à l’Etat et aux autorités de bien vouloir continuer leur initiative qui consistait à prendre en charge les enseignants contractuels. Imaginez, sept contractuels pour un établissement qui n’a qu’une seule classe pour chaque promotion, c’est déjà une grande charge pour la communauté qui doit aussi faire face aux besoins de leurs enfants. Nous sollicitons que l’Etat nous prenne en charge. Que l’Etat nous aide aussi à changer l’image de notre établissement », a sollicité le jeune contractuel Foromo Tokpa Kpoulomou.

Intérieur de l’une des salles de classe du collège de Koropara

De retour de Koropara, Jean David Loua et Marcelin Loua pour Guineematin.coml

Tel : (+224) 620.58.60.02

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