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Un avortement tourne mal à Conakry : la famille de la jeune fille accuse le fondateur de son école

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Une adolescente en classe de 7ème année est entre la vie et la mort au quartier Wanindara, dans la commune de Lambanyi, suite à un avortement qui a mal tourné. Sa famille accuse Elhadj Nouhou Diallo, fondateur de l’école privée portant le même nom où la victime étudiait, d’être responsable de sa grossesse et des complications médicales dont elle est victime. Interrogée par un reporter de Guineematin.com ce vendredi, 18 octobre 2024, à Wanindara, où la tension était palpable, Aissatou Diallo, membre de la famille, a expliqué que la famille était épuisée par les dépenses à l’hôpital. Elle ajoute que la plainte déposée à l’Office de protection du genre, de l’enfance et des mœurs (OPROGEM) contre Elhadj Nouhou Diallo n’a pas abouti. Face à cette situation, la famille a décidé de faire sortir la fille de l’hôpital Ignace Deen pour l’emmener dans la concession du fondateur de l’école, espérant ainsi attirer son attention et le pousser à prendre soin de la jeune fille.

D’entrée de jeu, Aissatou Diallo a expliqué les circonstances du viol présumé et de l’avortement de la fille.

Aissatou Diallo, proche de la victime

« La fille vit avec ma grande sœur ici à Wanindara. Sa maman est au village. Ma sœur l’a inscrite dans une école privée appelée Elhadj Nouhou Diallo, à Wanindara. Le fondateur, Elhadj Nouhou, a remarqué la fille et l’a convoquée plusieurs fois dans son bureau à l’école pour lui offrir à manger. Par la suite, il l’a trompée. Un jour, il l’a emmenée à Foulamadina pour manger dans un restaurant, puis il l’a conduite à un hôtel où il l’a violée, ce qui a entraîné une grossesse. Lorsque la fille s’est rendue à l’hôpital pour une visite médicale, on lui a dit qu’elle était enceinte. Elle est retournée voir Elhadj Nouhou pour l’informer de sa grossesse, en lui demandant de l’aide, car elle ne voulait pas que sa mère soit au courant. Elhadj Nouhou lui a donné 300 000 francs guinéens pour qu’elle avorte. Elle est allée dans une clinique proche de chez elle à Wanindara, mais le médecin lui a demandé 500 000 francs guinéens pour l’avortement. Comme elle n’avait pas toute la somme, elle a laissé son iPhone en garantie pour les 200 000 francs guinéens restants. Le médecin lui a administré des injections pour interrompre la grossesse. L’avortement a réussi, mais quelques jours plus tard, comme elle vivait avec son homonyme, elle est repartie au village à Mamou pour les vacances. C’est après cinq jours que l’avortement s’est réellement déclenché elle a commencé à saigner abondamment. On l’a ensuite transportée d’urgence à l’hôpital de Mamou, qui a recommandé de l’envoyer à Conakry. Elle a été admise en urgence à l’hôpital Donka, où on a constaté que son état s’était aggravé et qu’elle nécessitait une opération chirurgicale. Ils l’ont transférée à Ignace Deen, où l’opération a été réalisée. Son ventre a été nettoyé, mais le sang s’est propagé jusqu’à ses pieds. De ses cuisses jusqu’aux pieds, elle est dans un état critique. À l’heure où je vous parle, la fille est entre la vie et la mort », a-t-elle expliqué.

Par ailleurs, Aissatou Diallo indique que la famille a porté plainte auprès de l’OPROGEM il y a environ deux semaines, sans succès pour le moment. Épuisée financièrement et psychologiquement, elle dit que la famille a décidé de conduire la jeune fille chez Elhadj Nouhou Diallo.

« Nous avons déposé une plainte à l’OPROGEM, il y a presque deux semaines, mais nous n’avons toujours pas de réponse claire. Nous avons épuisé toutes nos ressources pour la soigner. Nous avons donc décidé d’emmener la fille chez le responsable, car nous estimons qu’il doit être tenu pour responsable de tout ce qui pourrait lui arriver. Actuellement, la fille est chez lui avec sa famille, mais nous n’avons pas encore trouvé l’homme. Depuis quatre mois, l’état de la fille est critique. Nous faisons de notre mieux pour qu’elle recouvre sa santé. Chaque deux semaines, elle reçoit quatre poches de sang, mais le sang ne reste pas dans son corps et s’écoule au niveau de ses pieds. Chaque fois qu’on lui fait un pansement, il faut le changer le lendemain. Nous demandons de l’aide. La fille était en classe de 6e année, mais elle n’a pas réussi l’examen. Le vieux l’a ensuite inscrite en 7e année. Actuellement, elle étudie toujours dans son école et tous ses papiers s’y trouvent. Ceux de la justice nous ont conseillé de ne pas nous en approcher, mais comme ils ne sont pas venus vers nous, nous n’avons pas pu trouver de solution pour que la fille reçoive les soins adéquats. Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir, mais son état est extrêmement critique », a-t-elle fait savoir.

Notre reporter, venu recueillir des informations sur place, a été expulsé de la concession de la famille du fondateur de l’école, Elhadj Nouhou Diallo.

Nous y reviendrons.

Isamel Diallo pour Guineematin.com

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