L’Université Général Lansana Conté de Sonfonia, dans la capitale guinéenne, a fait un réaménagement au niveau des emplois du temps et des programmes d’enseignement. Désormais, les étudiants ont 5 à 6 jours de cours dans la semaine, au lieu des 2 à 3 jours habituels. La démarche s’inscrit dans le cadre des réformes en cours pour un enseignement de qualité et pour mieux s’adapter au système du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES), a appris sur place Guineematin.com ce vendredi, 15 novembre 2024.
Dr Mamadou Yaya Sow, vice doyen chargé des études à la Faculté des Lettres et Sciences du Langage de l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia, a expliqué les motifs de cette décision. Selon lui, elle est entrée en vigueur il y a de cela deux semaines et vise à améliorer la qualité et la performance de l’enseignement et à s’adapter au système du CAMES.
« Les emplois de temps ont été réaménagés dans la volonté de mieux faire. En fait, quand on veut de la qualité, on ne dort pas sur ses oreillers. C’est-à-dire ce que nous faisions était bon, mais nous voulons faire mieux encore. Les sociétés humaines, quand elles veulent évoluer, elles ne restent pas là où elles sont parce que si hier nous avions de bons véhicules, on veut toujours avoir des véhicules mieux performants. Alors, c’est pour que notre enseignement soit plus performant et mieux nous adapter au système du CAMES que nous avons voulu réaménager nos emplois du temps et les conformer à ce que nous faisons. Avant, nous faisions toujours des cours magistraux, des travaux dirigés, et des travaux pratiques, mais cela ne ressortait pas sur l’emploi du temps. Donc, il a été décidé d’établir l’emploi du temps en fonction des types d’enseignement que nous dispensons conformément au référentiel de l’ANAQ. Il est dit que les enseignements sont subdivisés en cours magistraux, en travaux dirigés et pratiques. Et dans le référentiel de l’ANAQ, quand ils viennent évaluer les programmes, on demande est-ce que dans le programme les enseignements se font en fonction des trois types d’enseignements ? Nous disons oui. Alors, ils demandent les preuves. Quelque fois, il est difficile de donner les preuves parce que même si vous le faites, l’emploi du temps ne le détermine pas. Donc, il a été décidé que maintenant, sur chaque emploi du temps, nous devons avoir une partie cours magistral, et une partie travaux dirigés. Et encore, il faut renforcer la présence des étudiants à l’université. Parce qu’un étudiant qui vient 2, 3 jours, c’est vrai que ça permet de finir les 45 heures. Mais, est-ce que ça fidélise l’étudiant à son université ? C’est la question qu’on s’est posée. C’est dire que, comme avant, il faut que l’étudiant vienne à l’université pour suivre ses cours, il ne faut pas après les trois jours qu’il se mette à faire d’autres activités. On ne refuse pas qu’il fasse d’autres activités, mais pour qu’il soit plus performant, il faut que sa présence à l’université soit plus importante. Voilà quelques-uns des éléments qui ont motivé la rénovation des emplois du temps ».
Par ailleurs Dr Mamadou Yaya Sow a fait remarquer que la durée d’un programme d’enseignement est déterminé dans le temps. « Ces nouveaux programmes de licence aussi sont venus pour mieux s’adapter au marché de l’emploi. Vous savez, un programme d’études, à un moment donné, quand il a fait 10 ans ou plus, il faut faire un retour en arrière, faire un diagnostic des programmes que nous avons mis en place, voir est-ce que, ce qui était il y a 10 ou 20 ans, c’est ce qu’il y a aujourd’hui ? (…) On a fait une auto évaluation, on a fait une critique de nos programmes. Quels sont nos points forts ? Quels sont nos points faibles ? On a vu par exemple que nos anciens programmes n’intégraient pas l’entreprenariat, l’informatique, et avaient peu de programmes de stages. Donc, c’était axé sur la formation académique, sur beaucoup plus de cours magistraux. Il faut intégrer l’entreprenariat parce qu’on voit que l’Etat emploi moins. L’Etat n’a pas la capacité d’employer tout le monde. Donc, il faut leur donner la chance de se former à l’auto-emploi (…). On a vu que la recherche n’était pas très développée dans certains programmes, on s’est dit de renforcer la recherche, renforcer l’utilisation de l’outil informatique et de la nouvelle technologie et intégrer l’entreprenariat que nous avons intitulé initiation en entreprenariat. C’est ce qui a été fait », a expliqué le vice doyen chargé des études à la Faculté des Lettres et Sciences du Langage de l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia.
Par ailleurs, Dr Yaya Sow a apporté des détails sur le déroulement des cours. « Au lieu de deux (2) ou trois (3) jours, au minimum 4 journées, et l’idéal 5 jours. La Faculté des Lettres et Sciences Sociales venait les lundi, mardi, mercredi, et la faculté de Droit, des Sciences Juridiques et Politiques et la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, eux ils venaient jeudi, vendredi et samedi. Maintenant, qu’est-ce qu’on a fait ? Actuellement, quand la Faculté des Lettres, Sciences du Langage et Sciences Sociales vient lundi, mardi, mercredi le matin pour les cours magistraux, la faculté des Sciences juridiques Politiques ainsi que la faculté des Sciences économiques viennent les soirs pour trois (3) heures de travaux dirigés. Quand eux ils viennent le jeudi, vendredi samedi matin pour les cours Magistraux, nous, nous venons jeudi, vendredi, samedi soir pour nos trois (3) heures de cours de travaux dirigés. Si on veut de la qualité, il faut de l’effort. C’est vrai que ça a un impact financier, mais n’oubliez pas que la bourse a été améliorée l’année dernière. Mais en plus de ça, il faut que les étudiants comprennent que quand ils veulent de la qualité, il faut renforcer. Et pour renforcer, il faut les travaux dirigés. Donc, pour ça, il faut que les parents fassent l’effort pour que les étudiants aient une formation meilleure. Ce réaménagement est entré en vigueur depuis deux (2) semaines maintenant, en même temps que les nouveaux programmes de licence. Les étudiants ne comprenaient pas au départ, il se plaignaient qu’ils venaient moins de jours et que maintenant ils viennent plus de jours. Alors, on a mis en place des équipes techniques pour aller vers ces étudiants, pour leur expliquer les raisons qui ont poussé ce réaménagement qui y va dans leur intérêt ».
Pour finir, Dr Mamadou Yaya Sow encourage les enseignants chercheurs et étudiants à aller vers la qualité. « C’est d’encourager les collègues enseignants et chercheurs, nos étudiants à aller vers la qualité. Parce que rénover les programmes, c’est une longue réflexion. Pour pourvoir aller vers la qualité, pour mieux qualifier notre système d’enseignement supérieur dans l’écosystème de la formation supérieure où nous ne sommes pas seul, nous sommes en concurrence avec d’autres universités, pour que notre étudiant qui quitte ici, qui va au Sénégal ou ailleurs, qu’il ne soit pas perdu », a-t-il laissé entendre.
Du côté des étudiants, l’on se dit satisfait de ce réaménagement qui vise à améliorer leur savoir. C’est le cas de Bily Nankouman Keïta, étudiant en Lettre Moderne, licence 2.
« Au début, on venait deux fois dans la semaine. Cette année, on vient 5 fois dans la semaine. Par rapport à ce réaménagement, je n’y trouve pas d’inconvénients puisqu’actuellement, on maîtrise biens les cours, parce qu’avec les professeurs, on fait les travaux dirigés et pratiques, cela nous oblige à améliorer notre compétence universitaire. Donc, moi j’apprécie très bien. C’est vrai que ça a un impact financier puisqu’il y a bon nombre d’étudiants qui pleurent au nom de cela à cause du coût élevé du transport ».
Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com
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