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Université de N’Zérékoré : des étudiants se plaignent de leurs conditions de vie et interpellent l’Etat

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La ville de Nzérékoré, d’une riche diversité culturelle, abrite une importante population estudiantine. Mais, cette vie estudiantine est loin d’être un long fleuve tranquille pour nombre d’entre eux, notamment pour ceux qui viennent de villes éloignées. Dans un entretien accordé à un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture, ces étudiants ont exprimé leurs difficultés et sollicité l’implication des autorités pour changer cette donne.

Trouvée sous un manguier devant sa classe, Saran Sylla, originaire de Conakry, étudiante en L1 Géographie, à l’université de Nzérékoré, expose ses difficultés.

Saran Sylla, étudiante en L1 géographie à l’université de Nzérékoré

« Je n’ai pas beaucoup de commentaires à faire, mais il faut retenir que le début n’a pas été facile pour moi. Surtout le côté logement m’a vraiment fait souffrir ici avant que je ne sois stable. Je n’étais vraiment pas d’accord avec mes tutrices, car elles m’ont rendu la vie très difficile ici à l’université. Du côté transport, on ne se plaint pas, mais c’est un peu dur. Ça va quand-même, car nous recevons ce dont nous avons besoin comme formation avec beaucoup de rigueur et de discipline. Du côté nourriture, on n’a rien à se plaindre. Seulement, certains trucs (poisson, pomme de terre…) sont chers et pas comme à Conakry.  Selon mon appréciation personnelle, la vie de Conakry est plus facile que celle de Nzérékoré. Au niveau de la sécurité, ça craint et ça fait peur. Heureusement que je passe presque toutes mes journées à la fac avec mes potes et la nuit je rentre directement me coucher. Mais, il faut rappeler qu’il y a de l’harmonie ici, ils ne distinguent personne, pour dire que tel est ceci ou cela, non, je vois que c’est leur particularité par rapport aux autres.  En dehors de tout çà, j’ai parfois des difficultés linguistiques, c’est-à-dire avec la communauté, moi je ne parle que le soussou, un peu le Maninka et le français, mais voilà que je suis entourée de communautés forestières. J’essaie parfois de m’enjailler avec eux les soirs, car le seul mot que je connais c’est ‘‘Watönö’’ c’est-à-dire mille francs. J’adore bien cette langue, mais je n’arrive pas à la parler. Mais une précision pour mes amis étudiants qui voudront  venir ici, ils faut qu’ils se préparent conséquemment pour la consommation de l’attiéké et surtout à la galère ».

De son côté Saran Kaba, originaire de Conakry, étudiante en L1 au département Sociologie, après avoir listé ses préoccupations, a invité les autorités à porter un regard sur la condition de vie des étudiants de Nzérékoré.

Saran Kaba, étudiante en L1 au département Sociologie à l’université de Nzérékoré

« Tout n’est pas facile à l’université, il faut qu’on soit clair. La vie aussi est très difficile parfois. Je suis là sans mes parents, je souffre vraiment du côté transport, je paie 15.000 GNF par jour pour l’aller-retour. Cela me fatigue vraiment, et parfois je rate certains cours par manque de transport. C’est pourquoi je sollicite les autorités, l’État, de construire un campus près de l’université pour les étudiants de Nzérékoré afin d’éviter ce genre de problèmes. Je suis quand-même en sécurité et je mange bien avec un logement confortable, mais pas seulement tout. Le coût des produits est quand-même abordable, car pour te trouver surtout à manger ici, c’est la moindre des choses que je pourrais dire. Seulement, il n’est pas facile de trouver des jobs ici qui puissent nous aider après les cours de l’université, cela rend un peu la vie difficile. Mais, je compte quand même lancer dans l’Entrepreneuriat d’ici l’année prochaine, car chaque jour demander de l’argent aux parents n’est pas joli à voir.  J’ai souvent même beaucoup d’autres difficultés en dehors de celles-ci, car le climat de Nzérékoré ne m’est pas favorable. Moi j’aime la chaleur et il fait excessivement froid ici à des moments », a laissé entendre Saran Kaba.

Par contre, pour Alhassane Sylla, originaire de Conakry, étudiant en L1 Sociologie, les choses ont l’air d’aller dans le bon sens.

Alhassane Sylla, étudiant en sociologie licence1 à l’université de Nzérékoré

« Personnellement, je viens de la Basse Côte et la vie que je mène ici à Nzérékoré m’est très favorable. Les habitants d’ici sont très hospitaliers, à l’université tout se passe dans les meilleures conditions. Nous avons la vraie éducation qu’il faut et nous avons une amitié très forte entre nous étudiants. Une camaraderie et une concordance solide existent au sein de l’université et cela me va droit au cœur. Et il faut dire sincèrement, je n’ai pas encore été victime de quoi que ce soit ici. Je suis en sécurité. Peut-être par nouvelles, je peux apprendre des cas d’insécurité ;  sinon moi, je ne sors pas, et tout va bien. La ville est calme, le coût est moins cher et l’électricité est assuré 24h/24. Du côté du transport c’est très facile et on tient le coup.  Je suis très bien logé avec certains de mes grands. La nourriture, on n’en parle pas car tout est presque moins cher. A ce niveau, même 5000 GNF peuvent faire ta journée.  Ce que je demande aux étudiants, c’est de ne pas avoir peur de cocher Nzérékoré dans leur choix. Avant, je pensais que c’était une énigme difficile à franchir, mais avec le temps, je commence à me familiariser avec les réalités. Du côté éducatif, la vraie formation est là, et il faut dire vrai, Nzérékoré est l’une des meilleures villes du pays. Depuis que je suis là  je rencontre beaucoup d’autres cultures,  de mœurs, de langues…et cela ouvre encore plus mon esprit ».

Même son de cloche chez Check Fanta Mady Keita, originaire de Madiana, étudiant en L1 au département Géographie.

Check Fanta Mady Keita, étudiant en L1 au département Géographie de la même université

« Personnellement, je n’ai pas assez de problèmes ici. Les cours, ça va. Le logement, la nourriture, le courant, l’eau, tout est assuré. Seulement, la grosse difficulté qui me fatigue c’est le transport, je dépense 10.000 GNF par jour, comme aller-retour et cela paraît difficile pour moi dans la mesure où je ne travaille pas encore. Je suis quand-même en sécurité, car je suis avec une partie de ma famille. Je mange chez moi et je n’achète pas beaucoup de choses dans la rue.  Je me concentre beaucoup sur mes études, et nous recevons vraiment ce dont nous avons besoin.  D’ailleurs, vivre à Nzérékoré est une bénédiction car c’est la ville la plus chic de la Guinée du côté  aliments et climatique », a déclaré Check Fanta Mady Keita, originaire de Madiana.

De Nzérékoré,  Roger Louhoule BLEMOU pour Guineematin.com.

Tél. : 611-22-34-46

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